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Photo du rédacteurLaetitia DELOUSTAL

Journée d'études internationale, le patrimoine thermal en péril, UPPA/ITEM, Pau le 10 décembre 2021

Dernière mise à jour : 6 déc. 2022

"L'hôpital thermal des armées d'Amélie-les-Bains"


Nos travaux de recherche menés au sein du programme FEDER TcvPyr sur l’architecture thermale et de villégiature dans les Pyrénées françaises nous ont amenées à constater que de nombreuses stations ont été abandonnées ou reconverties au XXe siècle. Le territoire porté à notre étude couvre la partie orientale de la chaîne, soit l’Aude, les Pyrénées Orientales, et une partie de l’Ariège. Sur les vingt stations étudiées, six sont encore en fonctionnement au titre de station thermale, cinq se sont reconverties et neuf n’exploitent plus l’eau et/ou sont abandonnées. Face à ce constat, les édifices recensés sur le terrain sont pour beaucoup dans un état préoccupant. Nous aurions pu évoquer l’hôtel Alexandra à Vernet-les-Bains, édifié dans les années 1930 par l’architecte narbonnais Marcel Hérans, où André Malraux aurait rédigé une partie de L’Espoir en revenant d’Espagne par les Pyrénées en 1936. Nous aurions pu évoquer également les établissements de Canaveilles, Escouloubre, Ginoles ou ceux de La Fou qui conservent encore de remarquables décors peints. Notre propos se concentre ici sur un établissement en particulier, inscrit aux Monuments Historiques en 2007, et qui pourtant, se trouve au centre d’une querelle juridique qui accélère sa dégradation de manière alarmante. L’hôpital thermal des armées d’Amélie-les-Bains est remarquable dans le sens où il est l’établissement de soin par les eaux thermales le plus abouti à destination exclusive de militaires dans les Pyrénées. Des hôpitaux thermaux militaires, il y en a à Barèges, ailleurs à Vichy, Bourbonne-les-Bains ou encore à Chatel-Guyon, mais l’aspect remarquable d’Amélie-les-Bains réside dans l’usage exclusif de cet établissement par des militaires, logés et soignés en son sein dans les Pyrénées. Édifié au milieu du XIXe siècle par le Général de Castellane, cet ensemble d’envergure, isolé du village et des sources, répond à la sobriété stylistique des édifices militaires, tout en proposant des systèmes ingénieux d’acheminement des eaux chaudes.

Le choix de présenter cet édifice est motivé par son caractère exceptionnel d’un point de vue architectural, historique et par sa mise en péril imminente. Comment un tel édifice inscrit aux Monuments Historiques peut-il être menacé de destruction ? Nous tentons ici de comprendre la place de cet édifice dans la ville et dans l’histoire du thermalisme pyrénéen.






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